Péripéties judiciaires

Silence, on ferme. Cela fait des centaines d'années que les "corporations" élisent leurs représentants tant du côté du monde patronal que du côté des salariés. Les élites qui nous gouvernent ont décidé que ça n'était pas bien, que des représentants plus professionnels, directement désignés par les syndicats patronaux ou de salariés, seraient plus efficaces.

Bien sûr, auparavant, "on" s'est ingénié à donner de faibles moyens aux conseils de prud'hommes et les délais se sont allongés. Bien sûr, avec les appels devant les juges professionnels, les délais s'allongent encore pour cause de manque de magistrats. Les conseillers prud'hommes non professionnels peuvent pourtant souligner que la grande majorité de leurs décisions sont approuvés par les magistrats de la cour d'appel... Qu'importe! "On" a décidé que des spécialistes feraient mieux le travail. Il suffit d'entendre les propriétaires d'appartements sur le travail des "spécialistes", comme les syndics par exemple, pour avoir des doutes.

En haut lieu, on a souligné aussi que, lors des dernières élections professionnelles en 2008 , il n'y a eu que 28% des participation des salariés (du côté des patrons, c'est aussi très faible). Bien sûr, en haut lieu, on oublie de dire que, à l'heure de l'informatisation de tout la société, ces élections étaient pour le moins confuses: bureaux de vote difficiles à trouver et éloignés des lieux de travail par exemple, nécessité, souvent, pour aller voter, de prendre une matinée de congé... Lorsqu'on veut noyer son chien, on l'accuse de la rage.

Bien sûr aussi, tous les responsables politiques vont diront qu'il est nécessaire de donner la parole plus souvent au peuple, qu'il faut lui fournir les moyen de s'exprimer, que la participation des salariés à la vie des entreprises est plus que souhaitable, qu'il faut trouver des endroits où les médiations puissent s'effectuer. Bref, la main sur le coeur, tous affirmeront qu'ils approuvent la démocratie participative. Paroles, paroles...

Didier Specq