Péripéties judiciaires

Elles sont venues et, finalement, elles sont plus nombreuses à se constituer parties civiles qu'on ne le pensait de prime abord. On avait toujours entendu parler de deux prostituées mais, finalement, ce sont bien quatre péripatéticiennes, engagées dans l'affaire dite du Carlton, qui sont venues hier à Lille.

Les quatre évitent soigneusement les photographes, elles se tassent dans un coin de la salle d'audience, elles s'arrangent, avec leurs cols et les capuches, pour qu'on ne puisse pas trop distinguer leur visage.

Elles ne parleront pas. Me Gilles Maton et Me Gérald Laporte parleront pour elles. Elles sont là, elles témoigneront mais elles voudraient qu'un huis clos, au moins partiel, couvrent leurs déclarations. C'est la position résumée de leurs deux avocats.

Toutefois, ces demandes se heurteront à une levée de boucliers de la part des avocats de la défense. Me Eric Dupond-Moretti par exemple: "C'est extraordinaire, on a étalé la vie privée de nos clients pendant des mois, l'ordonnance de renvoi des juges contient des détails très crus sur la vie sexuelle de nos clients souvent fournis par les parties civiles et on ne pourrait pas se défendre publiquement!" Bref, le président Lemaire refusera cette demande de huis-clos. Les quatre parties civiles se taisent toujours.

Didier Specq