26/01/2013

Retour en grâce du mariage...

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Beaucoup d'avocats se lamentaient: le mariage classique s'étiolait lentement mais sûrement. Les avantages du mariage étaient limés petit à petit comme un vieux dentier qui a fait son temps.

Sous prétexte d'économies et de chasse aux niches fiscales, on avait supprimé récemment, par exemple, ces déclarations d'impôts divisées par trois en cas de mariage: une pour la jeune femme avant la date de la célébration à la mairie, une pour le jeune homme avant la date fatidique, une dernière pour le couple marié jusqu'à la fin de l'année. Bref, surtout en choisissant juin, on arrivait presque mécaniquement à trois revenus non imposables. Une économie, intéressante pour un couple qui s'installe, brusquement devenue intolérable.

On avait érodé également la notion de faute. Certes, la fidélité était toujours exigée mais la faute éventuelle n'avait plus aucune importance pour le calcul de l'indemnité compensatoire. Dans ces conditions, si l'époux (ou l'épouse) était plus riche que son conjoint, il n'avait aucun intérêt à se marier puisque, de toutes façons, en cas de rupture, il serait toujours perdant sur le plan financier. Même si, bien sûr, le conjoint (ou la conjointe) vivait sur un plus grand pied après le divorce en cas de nouvelle union plus fructueuse financièrement.

Même sort pour le mari trompé, par exemple, qui pouvait se voir expulser de "chez lui" si son épouse choisissait de vivre "chez elle" avec ses enfants. Deux ou trois mois de battement (le temps de se retrouver un appartement) sont accordés par le juge aux affaires familiales soit un délai moindre pour le père de famille que celui accordé à, par exemple, un locataire indélicat.

On avait même raccourci les délais en cas de divorce par consentement mutuel: fini les six mois de réflexion, dès la première comparution devant le juge, le divorce peut être prononcé. Grosso modo, c'est un peu plus compliqué que l'achat d'une voiture mais bien moins que l'achat d'une maison.

On finissait par compter sur les doigts d'une seul main les avantages accordés à ceux qui fondaient une famille et se mariaient "pour la vie".

Bref, l'institution mariage destinée à protéger la famille traditionnelle était grignotée petit à petit pendant que la concurrence de l'union libre, le PACS et les divorces récurrents rivalisaient avec l'union consacrée à la mairie.

Et voilà que, divine surprise, les homosexuelles et homosexuels réclament ce droit et répètent haut et fort que le mariage est important, incontournable, discriminatoire s'il n'est pas accordé aux couples de même sexe! Les tenants du mariage traditionnel devraient quasiment se réjouir. Le mariage va peut-être redevenir à la mode.

Didier Specq

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